Voilà je sais que je suis un petit peu en retard (mais juste un chouilla!) pour poster mon exposé mais ça peut vous aider pour le concours commun de Lyon -Aix -Grenoble en Histoire.
Intro : Depuis un quart de siècle en France, la Droite est au pouvoir. Aussi, les élections présidentielles de 1981 voit le premier président de la 5ème république à Gauche. En effet, élu sur ses « 110 propositions », François Mitterrand, le 10 mai 1981, bat Valérie Giscard d’Estaing à 51,86% au 2ème tour. Cette 1ère alternance à gauche marque –t-elle le début d’une nouvelle période en politique ? Comment maintenir l’équilibre des deux camps ? Pour le découvrir, nous allons donc voir le 1er septennat de Mitterrand, puis nous nous intéresseront à son second mandat. Enfin, nous étudierons le retour de la Droite avec Jacques Chirac.
I) Le premier septennat de la gauche (1981-1988)
A) « Etat de grâce et changements (Mai 1981-Juillet 1984)
4 types de changements par le gouvernement Mauroy :
- Décentralisation autour des mesures du ministre de l’intérieur Gaston Deferre
- Nationalisations : des plus grands groupes (Thomson) et surtout les banques (Paribas)
- Planification : plan intermédiaire 1982-1983 puis IX plan 1984-1988 pour les projets sociaux
- Ensemble de mesures autour de la vie des français : ordonnances
=> Travail : baisse de la durée du travail à 39h en 1982
=> 5ème semaine de congés payés
=> Retraite à 60 ans
=> Série de lois après le rapport Auroux (public le 8 oct 1981) sur les droits des travailleurs dans l’entreprise
=> Abolition de la peine de mort sur proposition du ministre de la justice Robert Badinter
=> d’autres lois atour de Quillot,(ministre de l’urbanisation et du logement) notamment concernant le droit au bail minimum, le règlement sur l’augmentation du loyer
Dès 1981 est mise en place une politique de relance à la consommation et à l’investissement pour faire baisser le chômage :
Le 1er juin 1981 : augmentation de 10% du SMIC, de 25% pour les allocations
La pression fiscale augmente avec la création de l’IGF (impôt sur les grandes fortunes)
50 000 emplois sont crées ainsi que des contrats de solidarité
La France est la seule à mener un telle politique en Europe, car tout les autres pays passent à l’austérité, ce qui condamne par ailleurs notre politique. Ainsi en oct 1981, on assiste à une dévaluation de 3% et une augmentation du chômage (2millions en oct)
L’austérité est alors menée en France par J.Delors en 3 étapes :
- mini dévaluation
- Plan Delors en mars 1983 : limiter le SME (système monétaire européen, qui rattache la valeur du franc à celle du mark)
- Le ministre des finances Bérégovoy continue les mesures de libéralisation et baisse de 5% l’impôt sur le revenu.
Concernant la politique extérieure, Mitterrand est différent de De Gaulle : on remarque un infléchissement atlantique (soutient les euromissiles américains, et les relations avec l’URSS sont surtout basées autour de l’économie avec le gaz. Aussi il y a le bloc atlantique avec ses sommets ex : Toronto en 1981 ou Versailles). En Europe, Jacques Delors devient président de la commission de Janvier 1985 à janvier 1987 et l’Acte unique est alors actif.
B) La montée des difficultés et le gouvernement Fabius
La Gauche perd la majorité aux élections cantonales et municipales
La lois Savary est retirée sur l’enseignement suite à des manifestations en juin 1984 des écoles privées. De plus, le projet de referendum sur les libertés publiques est rejeté par le Sénat ce qui entraîne la démission de Savary et Mauroy.
Ainsi on remarque une montée de l’opposition :
- « Accords de gouvernement » entre les différents leaders à droite (VGE et Chirac)
- Emergence de l’extrême droite sur les thèmes de l’insécurité : iols ont plus d’un dixième des voix aux élections municipales
Le gouvernement Fabius n’a pas de ministres communistes (avant il y en avait),
- De plus, il prône plus de libéralisme que de socialisme
- En politique économique : => désinflation compétitive : désindexation des salaires sur les prix à la consommation
=>l’endettement augmente suite à 1981-1982 avec plus de rigueur : le chômage augmente et la croissance économique est faible.
Tout cela provoque des agitations sociales, surtout à l’été 1985 suite à :
- Affaire du Rainbow Warrior : un journaliste est tué sur un bateau de greenpeace sur des essais nucléaires, ce qui est monté par les services secrets qui ignoraient la présence du journaliste
- Début du problème calédonien : il n’y a pas d’identité collective, condition pour avoir l’indépendance (proposition 58 du programme du PS)
C) « L’alternance dans l’alternance » (Becker) : la 1ère cohabitation
L’échec des élections législatives du 16 mars 1986 marque la victoire de la coalition RPR-UDF qui ont 157 sièges (RPR) et 134 sièges (UDF) face à 215 pour le PS.
Devant en tenir compte, le chef du RPR, J. Chirac est nommé 1er ministre. Cependant le président laisse faire le 1er ministre mais refuse de signer des ordonnances (3 sur la privatisation) et se garde de fixer les grandes orientations de la politique extérieure.
Le gouvernement Chirac réinstaure le scrutin majoritaire à deux tours ( les élections législatives) .
Il y a de nombreuses privatisations : TF1, et des modifications des lois sur la TV et la radio, il y a aussi des réformes de l’enseignement par la lois Devaquet, ce qui déclanche des émeutes d’étudiants en 1986, qui aboutissent au retrait de la loi.
Enfin, un référendum est organisé en Nouvelle-calédonie qui choisie de rester en France.
La politique économique marque :
-une baisse du déficit, de l’impôt et de la dette extérieure
-la privatisation des entreprises nationalisées en 1982 ( en 1988 : déjà la moitiée)
-l’actionnariat populaire est encouragé
La politique de sécurité s’engage : plus de pouvoir à la justice et à la police : ex : démantèlement du terrorisme comme Action Direct et des discussions sur les otages au Liban qui sont libérés fin 1988.
II) La seconde présidence de François Mitterrand (1988-1995)
A) Les gouvernements de Gauche
Elections présidentielles : poussée de l’extrême droite, baisse pour le PC, majorité de François Mitterrand qui a 54,02% des suffrages au 2nd tour.
Rocard est nommé premier ministre, le gouvernement est donc socialiste, ce qui est confirmé après la dissolution de l’assemblée nationale par F. Mitterrand ( majorité relative).
Le gouvernement Rocard repousse le problème calédonien à 10 ans
Bérégovoy est nommée aux finances : austérité : les emplois les moins qualifiés sont les plus touchés (40% de la population active)
Puis c’est le gouvernement Cresson : il lui est difficile de s’imposer dans l’opinion publique
C’est aussi le début des « Affaires » : fausses factures (pour les campagnes éléctorales)
Pour rétablir l’autorité du gouvernement, arrive le gouvernement Bérégovoy : il fait ratifier le Traité de Maastricht de justesse (51%) et facilite la construction européenne en stabilisant l’économie.
B) La France et les crises
A l’extérieur : - la Guerre du golf (2 août 1990) : François Mitterrand favorise la division « Daguet » au coté des USA, ce qui est critiqué par le FN, le PC, et Chevènement qui est alors ministre de la défense démissionne.
- en Yougoslavie : la France envoie les « casques bleus » qui seront plus tard pris en otages
A l’intérieur :
- concernant l’immigration : Edith Cresson justifie l’utilisation de « charters », ce qui ne correspond pas à « une politique de gauche »
- Les Affaires : la commémoration de F. Mitterrand de la rafle du Vel’d’hiv’est huée. De plus, intervient l’affaire Habbache : un chef palestinien terroriste est opéré en France ce qui est « une perte de sang froid » selon Mitterrand qui n’était pas prévenu.
Mais c’est surtout l’affaire du sang contaminé qui resurgit en 1992 : en effet, le sida aurait été transmit par les transfusions sanguines alors qu’il y a avait la solution de chauffer les stocks de sang qui n’a pas été appliquée, ce qui a provoqué 1250 contaminés. Fabius est surtout incriminé. Enfin, il y a des affaires sur des anciens dossiers, des enquêtes sur des dirigeants du PS.
C) La 2nd cohabitation
Les élections de mars 1993 donne la majorité à l’opposition écrasante au 2nd tour.
Chirac désigne alors Balladur pour être le 1er ministre et se forme alors le gouvernement Balladur.
Celui suscite une certaine opposition concernant la réforme de la loi Falloux (aide aux écoles privées) par ex.
De nombreuses affaires de corruption de tout les partis ressurgissent : Tapis, H.Emmanuelli (1er secrétaire du PS). Cette période est aussi marquée par le suicide Pierre Bérégovoy et l’incarcération de plusieurs ministres : Longuet, ministre de l’industrie et Carignon ministre de la communication.
En politique économique : « plan de redressement économique et social » suite à l’éffondrement des finances publiques, il y a plus de privatisations , et une crise du franc (dévalué). Cependant, l’idée d’un « grand emprunt » à du succès, parallèlement, on assiste à des négociations du GATT qui aboutissent à l’OMC.
Mais le problème de l’immigration demeure (désolé pour ce paragraphe un peu fouilli !)
III) Jacques Chirac président (1995-2002)
A) La Droite au pouvoir (1995-1997)
Les éléctions présidentielles du 23 avril 1995 donnent deux candidats à droite, mais c’est Chirac qui l’emporte aux deux tours (avec 52,69% contre Jospin)
Le gouvernement d’Alain Juppé prend alors différentes mesures :
-en politique économique : baisse des prélèvement sur 5ans et des dépenses publiques pour favoriser l’investissement et les PME. De plsu, c’est le début d’une crise immobilière.
Cependant, les élections municipales de 1995, montre que « la gauche résiste » (Le Figaro) et montre aussi la montée du FN
Des initiatives peu populaires sont prises :
- reprise des essais nucléaires (13 juin 1995)
- il y a une polémique autour des logements des ministres dont Juppé
- L’échec du plan emploi combinant une politique sociale ambitieuse et une rigueur financière. Cela aboutit à une nouvelle politique de rigueur et les femmes sont écartés du gouvernement (impopulaire car cela donne l’impression qu’elles ne servaient à rien avant)
- Plan de réforme de la sécurité sociale dès le 15 nov 1995 : les allocations familiales sont assujetties à l’impôt, les régimes spéciaux sont alignés aux généraux. Face à cela, la critique est contrastée : mal pris chez les fonctionnaires qui appellent à la grève (ex : grève des cheminots car il y a le plan Etat SNCF). Le secteur privé est paralysé mais les grèves restent populaires et sont à leurs apogée en déc 1995.
L’année 1996 va alors marquer des changements : arrêt des essais nucléaires après le 27 janvier 1996 et arrêt du service militaire le 28 mai 1996 + professionnalisation de l’armée.
Mais le 27 avril 1997, la dissolution de l’assemblée nationale se fait à la surprise générale car la majorité était forte pour le président. Le vote sera un vote sanction et le parti socialiste l’emporte (245 sièges)
B) Le retour de la cohabitation : le gouvernement Jospin
Le gouvernement Jospin marque une « gauche plurielle » qui reste prudente après l’expérience Juppé. De plus, la gauche touche une partie des bénéfices de la politique de Juppé : une croissance plus soutenue et la baisse du chômage
La politique de l’emploi occupe une part importante : création des emplois-jeunes, et lois sur les 35 heures créent plus de 200 000 emplois.
C’est aussi le temps du passage du franc fort à l’euro
Mais encore l’action politique est marquée autour de la sécurité sociale étendue avec la CMU (couverture maladie universelle), et la lois concernant les homosexuels avec la PACS
La majorité est hétérogène à gauche (gauche plurielle) mais reste unie et on remarque des division dans l’opposition : le Front National est divisé en 2 (Mégret), et le RPR est en crise
Le problème de l’immigration est étudié : lois Chevènement en avril 1998 et lois Guigou qui donne le droit du sol mais impose une démarche pour être français
De plus, les 35 sont un problème avec la 2ème loi Aubry qui s’avère peu efficace et crée 21246 emplois.
Enfin, est voté la loi de parité entre les hommes et les femmes à la candidature
C) Un exécutif bicéphale
Les élections disperse la majorité : -Cantonales : forte abstention : la droite l’emporte de peu
-Régionales : scrutin proportionnel : hausse du FN et la majorité est à gauche
-Européennes : 53% d’abstention
Des problèmes surviennent :
-accidents naturels : Erika, qui est sans conséquence sur le gouvernement Jospin
-monde rural : manifestation des chasseurs et des agriculteurs + saccages de José Bové (Mc Donald’s,..)
-Enseignement : « dégraisser le mammouth » selon l’expression de Claude Allègre ministre de l’enseignement qui a un vocabulaire méprisant.
-augmentation de la violence dans les agglomérations
De plus, les Affaires ressurgissent : des anciens dirigeants sont mis en examen, Strauss Khan est accusé d’emploi fictif auprès des syndicats étudiants (MNEF), on voit aussi le départ de Marine Aubry (oct 2000), mais aussi des affaires d’emplois fictif par Chirac.
Mais aussi, lors de la restructuration de Michelin qui entraîne des licenciements, Lionel Jospin déclare : « l’état ne peut pas tout » ce qui est impopulaire.
Cependant la cohabitation est apaisée par de larges consensus sur la politique extérieure même si l’on observe un morcellement des domaines réservés du chef de l’état (ex : présence de Jospin au sommet de Nice en 2001)
Chirac et Jospin apparaissent les 2 candidats du Deuxième tour de l’élection présidentielle à venir ce qui ne sera pas le cas. Aussi, pour mettre fin à l’alternance, J.Chirac fait modifier la constitution en 2000 sur le quinquennat du président de la république.
Conclusion : Depuis 1981, l’alternance entre Gauche et Droite a fait resurgir les difficultés de gouverner face à la crise et au mécontentement des français. On remarque aussi 2 tendances en politique que sont la montée de l’abstention et celle de l’extrême droite (FN).
Aux élections présidentielles de 2002, ce sont donc ces 2 tendances qui jouent à plein et évincent la gauche. Aussi, on peut alors se demander si la quasi coïncidence entre élections présidentielles et législatives a vraiment une portée pour mettre fin à l’alternance…
Bibliographie :
-Manuel d’histoire de terminale, terminale ES et L, Paris, Magnard, 2004
-Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire du XX siècle, tome 3, vers la mondialisation et le début du XXI siècle, Paris, Hatier, 2005
-Jean-François Sirinelli (dir), La France de 1914 à nos jours, Paris, PUF, 2004
- Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire de la France au XX siècle, Tome 5, De 1974 à nos jours, Bruxelles, éd Complexe, 2006
- Pierre Marie La Gorce, La Vème république, Paris, PUF, Que Sais-je, 1996
-La Ferté, Les présidents de la Vème république, Saint Aubin, L’archer, 1999
-Jean Jacques Becker, Crises et alternances, 1974-2000, Paris, éd du Seuil, 2002
-S.Berstein, P.Milza, Les années Mitterrand, les années du changement : 1981-1984, Paris, Perrin, 2001